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Le Syded se mobilise pour limiter la hausse du coût des déchets

08/02/2021

Vendredi 5 février, le Président du Syded du Lot a invité la presse pour faire le point sur la gestion des déchets sur le territoire. Plusieurs facteurs, dont l'augmentation brutale de la TGAP, alourdissent de plus en plus les coûts de traitement des déchets. Les élus du Syded et des collectivités de collectes se mobilisent pour faire face et éviter que les augmentations de tarifs ne soient trop lourdes pour les ménages.

Lors de ce point presse, Stéphane Magot (Président du Syded) avait convié son prédécesseur, Gérard Miquel, afin d’apporter son regard sur 2020, cette année si particulière qui clôturait "le monde d’avant"...

Hausse de la fiscalité, crise économique et sanitaire, chute des prix des matières : la triple peine

Cela fait plusieurs années que le Syded alerte sur l’augmentation programmée de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) qui impacte fortement le coût des déchets. Gérard Miquel annonce que « nous sommes désormais au pied du mur, 2021 étant la première année de forte augmentation de la TGAP ». De 27,50 €/t en 2020, elle passe désormais à 37 €/t… 71,50 €/t en 2025 !

L’ancien Président du Syded rappelle que la crise sanitaire a entrainé en 2020 « un surcoût pour les activités d’exploitation du Syded avec les dépenses liées aux mesures de protections et les périodes d’arrêt. »

Il évoque ensuite « la chute du prix de reprise des matériaux triés depuis 2019 qui s’est accentuée avec la crise économique ». Par exemple, la fermeture des bars et restaurants a entrainé une saturation nationale de cette matière dans les verreries. Aussi, des plastiques recyclés ne sont plus utilisés par les industrie automobiles et aéronautiques qui connaissent un ralentissement. De plus, le faible prix du baril de pétrole incite davantage les usines à fabriquer de nouveaux plastiques plutôt que de recycler les anciens.

 
 

LA MOBILISATION DES ÉLUS

Pour Stéphane Magot, la TGAP « est une taxe vertueuse sur le principe, car elle s’applique lourdement sur les déchets incinérés ou mis en décharge (ordures ménagères, refus de tri et encombrants non valorisables). Elle incite à réduire et à trier nos déchets, donc je ne remets pas en cause son application ». Mais, il soulève le problème de « cette taxe qui frappe trop tôt, trop fort » et avance des perspectives difficiles avec « une augmentation de 2,5M € à l’échelle du territoire à l’horizon 2025 ».

Pour faire face à la situation, le Président du Syded, épaulé par Vincent Labarthe, Vice-Président en charge de la valorisation des déchets, a proposé une motion demandant aux Ministres de la Transition Écologique et de l’Économie de décaler et d’étaler dans le temps l’augmentation de cette taxe. Pour lui « l’application de cette taxe dès 2021 reviendrait à sanctionner avant d’offrir aux citoyens la possibilité de réduire leurs déchets ».

Pour 2020, la perte des recettes de vente de matériaux triés s’élève à 1 million d’euros. Pour faire face à cette situation inédite, Gérard Miquel avait agi : « j’ai invité le PDG de Citeo à venir dans le Lot l’été dernier pour lui faire part de la situation et lui demander de compenser ces pertes car c’est la mission d’un éco-organisme ». Le Syded espère aujourd’hui une réponse encourageante de la part de Citeo.

 

Objectif "zéro déchet"

Les Lotois sont déjà les plus "écoresponsables" d’Occitanie en ne jetant que 217 kg/habitant/an d’ordures ménagères. Pourtant, il faudra faire encore mieux pour limiter les augmentations de coût.

Le Président du Syded met en avant « les solutions existantes depuis longtemps dans le Lot comme le compostage, le tri sélectif ou encore le réemploi ». Il prend notamment l’exemple du verre dont 10 kg par habitant finissent encore dans le sac noir chaque année ». 

Sur le sujet de la tarification incitative, il se veut rassurant, considérant qu’il « s’agit d’un outil pertinent pour réduire fortement les quantités de déchets ultimes. Mais, il faut être patient en laissant le temps à chaque collectivité de s’organiser suite à l’année 2020 très compliquée que nous avons traversée. »

En conclusion, il assure vouloir limiter le coût des déchets, notamment en tendant vers le zéro déchet. Selon lui, « répercuter la TGAP sur les ménages n’est pas mérité pour les Lotois qui fournissent déjà de gros efforts pour gérer leurs déchets ».

Industriels, producteurs, distributeurs, gouvernements, élus, citoyens… Nous devons tous, à notre échelle, faire ce qui est en notre pouvoir pour réduire le poids de la poubelle noire.